CHANTIERS ARCHÉOLOGIQUES
Voici quelques réalisations. Nous pensons que ces exemples vous aideront à cerner la nature des différents types d’interventions archéologiques. Vous remarquerez que nous adaptons nos interventions sur le terrain en fonction de votre budget, de vos restrictions, de vos problématiques de recherche et de vos objectifs de mise en valeur.
Archéologie préventive : la plage du parc national d’Oka
Des artefacts préhistoriques ont été trouvés à maintes reprises sur la plage du parc national d’Oka, depuis les années 30. En 1988, l’archéologue Claude Chapdelaine y organise un chantier de fouilles. Son équipe est composée d’étudiants bénévoles, de l’Université de Montréal. Il détermine que les objets qu’il met au jour ne sont pas en contexte in situ. Autrement dit, ils n’étaient pas à l’endroit où les Amérindiens les avaient abandonnés, lors de leur visite. Selon lui, c’est plutôt l’action de l’eau qui les y a déposés.
En 2007, le parc national d’Oka entreprend la réalisation d’empierrements végétalisés afin de stabiliser ses berges. L’excavation de fossés sur la plage est prévue, afin d’y enfouir de grosses roches qui serviront d’assise à la structure. L’intervention de Chappdelaine n’avait touché qu’une petite section de plage, de sorte que rien ne garantissait l’absence de vestiges in situ à d’autres endroits.
Afin de prévenir une possible destruction de site archéologique, le parc national d’Oka a décidé d’investir dans l’archéologie préventive. La loi prévoit l’arrêt des travaux en cas de découverte fortuite, pour donner l’opportunité aux archéologues de retirer les objets du sol. Un tel arrêt peut engendrer des coûts et des retards que l’archéologie préventive cherche à limiter.
L’archéologue Francis Bellavance a dirigé une équipe de quatre garde-parcs, à l’emploi du parc. Ils ont creusé à la main un total de 220 sondages de 50 cm de côté. Espacés de 10 mètres, les sondages ont couvert une longueur de 2 195 mètres. Le chantier archéologique a duré neuf jours et demi. Parmi les découvertes archéologiques, notons une pointe de javelot de type Lamoka qui pourrait remonter à l’an 2500 avant Jésus-Christ et plusieurs fragments de poteries, qui étaient en usage entre 400 avant Jésus-Christ et 500 après Jésus-Christ. Toutefois, aucun vestige n’était en contexte in situ. Ainsi, les excavations mécaniques ont pu débuter, sous la surveillance d’un archéologue.
Étude de potentiel archéologique : le parc de la rivière du chêne
Coûts : Cette étude de potentiel à une valeur de 2 800$
La corporation du Moulin Légaré de Saint-Eustache, un organisme voué à la conservation du moulin Légaré et de son site, a mandaté Archéophone en 2010 pour la réalisation d’une étude de potentiel archéologique. Cette étude devait orienter d’éventuels travaux sur le terrain (inventaires et fouilles avec le public), prévus pour souligner le 250e anniversaire du moulin Légaré en 2012.
L’étude visait une bande riveraine d’environ 624 m², située sur la rive sud de la rivière du Chêne. Elle devait qualifier l’environnement en termes de potentiel faible, moyen et fort par référence à la possibilité qu’on ait pu s’établir en un endroit à une époque ou à une autre. La caractérisation du potentiel a été effectuée en prenant en compte la composante géologique et géomorphologique, les données archéologiques, les données historiques et les témoignages.
Une étude de la littérature (rapports techniques, documents d’archives, monographies et articles de périodiques) ainsi que deux entrevues ont été menées. De plus, nous avons juxtaposé des cartes d’époque avec les plans actuels et effectué une analyse en stéréoscopie des photos aériennes couvrant le territoire.
Nous avons pu déterminer un potentiel fort de découvrir des artefacts préhistoriques. Toutefois, l’étude des photographies aériennes a permis de limiter les zones à inventorier pour ce type de vestiges, dû à la présence de remblai. Les cartes d’époque et les documents d’archives ont permis de localiser l’emplacement potentiel d’un moulin à scie construit en 1763, qui aurait partagé la même digue que le moulin Légaré. Des travaux subséquents ont d’ailleurs permis de repérer des vestiges à cet endroit.
Surveillance archéologique : la plage du parc national d’Oka
Coûts : Montant forfaitaire de 300$ par jour.
Depuis septembre 2010, le parc national d’Oka effectue des travaux d’excavation sur sa plage afin d’y installer des empierrements végétalisés. Ces empierrements serviront à stabiliser les berges du parc, qui sont constamment menacées par l’érosion. En prévision de ces travaux, le parc avait réalisé un inventaire archéologique en 2007. Le rapport de l’archéologue Francis Bellavance avait conclu que ces travaux devraient faire l’objet d’une surveillance archéologique.
Le système de stabilisation doit être expérimenté, en vue d’en évaluer l’efficacité. Ainsi, quelques segments sont construits, année après année, afin de voir comment ils se comportent face au glaciel et aux crues printanières. Le rôle d’Archéophone est d’être sur les lieux chaque fois que des excavations sont effectuées sur la plage, dans le cadre de ce projet. Un consultant en archéologie inspecte la surface du sol avant le début des travaux, puis il garde à l’œil le déplacement du sable par la machinerie. S’il aperçoit un objet, il arrête l’excavatrice pour évaluer la situation.
Inventaire archéologique : recherche du Queen’s Hotel
Coûts : Environ 15 000$. Aide financière du Fonds de diversification et de développement de la MRC de Coaticook.
En 2012, le Musée Beaulne a commandé un inventaire archéologique pour localiser les vestiges du Queen’s Hotel (1863 – 1897). L’opération visait également à recueillir les données nécessaires à la planification de fouilles archéologiques et à la mise en valeur du site. Ce Musée désirait ainsi créer un évènement à saveur archéologique pour célébrer son 50e anniversaire et le 150e anniversaire de la Ville de Coaticook, en 2014.
Deux consultants en archéologie ont travaillé sur ce chantier, pendant une semaine. Sept sondages manuels (50 cm par 50 cm) et sept tranchées mécanisées ont été réalisés sur un terrain de 1249,18 m². La largeur des tranchées variait entre 0,5 et 1m. La plus longue a atteint une longueur de 22 m. Cette tranchée a livré des vestiges de l’hôtel recherché.
Des pierres liées avec du mortier formaient les fondations de l’hôtel. Près de ce mur, des briques entières et fragmentées, du bois, des cendres, des clous découpés et des fragments de vitre témoignaient de la démolition de l’édifice. Outre cette découverte archéologique majeure, notons la mise au jour d’un fragment d’assiette portant la marque d’un fabriquant de St-Jean sur Richelieu qui opérait entre 1873 et 1893 et une pile électrique qui était utilisée dans les systèmes de communication (téléphone ou télégraphe) au tournant du 20e siècle.
Fouilles archéologiques et diffusion du patrimoine : le site BiFm-1
La mission des parcs nationaux est de protéger un territoire, tout en le rendant accessible à des fins d’éducation et de récréation. C’est dans ce contexte que le parc national d’Oka a entrepris des fouilles sur le site préhistorique BiFm-1, menacé par l’érosion. Afin d’assurer la diffusion de son patrimoine culturel, le parc a impliqué le public dans les fouilles archéologiques. Ainsi, depuis août 2008, des familles de bénévoles déboursent quelques dollars pour s’inscrire à ce qui est devenu une activité éducative.
Le but de la fouille archéologique est d’extraire du sol tous les vestiges, avant qu’ils ne se fassent apporter par l’eau du lac des Deux Montagnes. Des puits de fouilles sont donc positionnés dans les endroits les plus menacés. Une équipe de quatre participants prend place autour d’un puits d’un mètre de côté et gratte le sol à l’aide d’une truelle. L’archéologue Francis Bellavance supervise les excavations et collige ses observations, à mesure que progressent les fouilles.
Les bénévoles sont fiers de contribuer à l’écriture de l’histoire du Québec et à la sauvegarde de leur patrimoine. Ils découvrent par eux-mêmes que le parc présentait un environnement exceptionnel pour les humains, déjà dans la préhistoire. Leur plaisir est décuplé, chaque fois qu’ils font une découverte archéologique. D’ailleurs, les fouilles publiques ont mené à la mise au jour d’un foyer ayant servi à la cuisson de poteries, entre 400 avant Jésus-Christ et 500 après Jésus-Christ.
Activités éducatives
Activités éducatives clef en main :
1. Simulation de fouilles archéologiques
Offrez une activité qui permet d’expérimenter le travail d’équipe que font les archéologues. Les participants fouilleront le sol à la truelle pour y faire d’extraordinaires découvertes archéologiques : des reproductions exactes d’objets anciens.
Tarifications : 150$/heure (200$ s’il n’a qu’une heure d’activité)
Détails : Voir les détails sur archeophone.ca.
2. Activité éducative sur la préhistoire
Offrez une activité qui permet de manipuler et d’utiliser les outils en usage à l’époque de la Nouvelle-France. Les participants pourront couper un arbre à l’aide d’un godendart, filer la laine au rouet, tenter d’allumer un feu avec un silex et une barre de fer, etc.
Tarification : 150$/animation de 60 minutes
Détails : Voir les détails sur archeophone.ca
Activités éducatives sur mesure :
1. Fouilles avec le public
À notre avis, la fouille d’un site archéologique par le public est la manière la plus efficace de mettre en valeur le patrimoine archéologique. Des familles sont appelées à participer à des fouilles, sous la supervision d’un archéologue, et font de véritables découvertes archéologiques.
Chaque année, Archéo-Québec fait de grands efforts pour publiciser les lieux qui offrent ce type d’activité, dans le cadre du Mois de l’archéologie. Pourtant, encore peu de sites archéologiques offrent cette opportunité.
Les bénévoles passionnés par ce type d’activité éducative sont une opportunité d’économiser sur la main d’œuvre d’un chantier archéologique. Souvent, ces fouilleurs bénévoles sont appelés à contribuer financièrement aux recherches.
2. Autres activités éducatives
De nombreuses activités éducatives peuvent être conçues sur mesure, selon vos besoins : visites ou randonnées guidées, audioguides, brochures, dépliants, conférences, jeux… N’hésitez pas à mettre notre imagination à l’épreuve.