Le Sylvicole supérieur (1000 A.A. à 450 A.A.)

Publié par Francis Bellavance Francis Bellavance, samedi le 1 juillet 2017

Dès 1000 A.A., la culture du maïs se répand à travers les basses terres du Saint-Laurent, permettant aux populations de se sédentariser. Au Québec, les premiers villages d’horticulteurs voient le jour vers 800 A.A. Au cours du Sylvicole supérieur, les maisons iroquoiennes atteindront une longueur moyenne de 24 à 30 mètres et formeront des villages de 200 à 2000 personnes (Plourde 2006, Tremblay, 2006).

Dans la vallée du Saint-Laurent, le Sylvicole supérieur a été subdivisé en deux épisodes distincts : le Sylvicole supérieur ancien (1000 A.A. à 650 A.A.) et le Sylvicole supérieur récent (650 A.A. à 450 A.A.).

Au début du Sylvicole supérieur ancien la poterie subit l’influence de la culture Owasco. Cette vague stylistique passagère provient de l’état de New York. Les poteries ne sont plus fabriquées avec la technique du colombin. Les potières utilisaient plutôt la technique du battoir et de l’enclume. Le battoir pouvait être cordé ou gaufré. Ces vases n’ont généralement pas de parement et les rebords sont souvent décorés à la cordelette (Ritchie, 1994, Tassé, 2000, Plourde 2006). Tandis que Clermont et Chapdelaine (1982) classent les pointes de flèche Levanna parmi les artéfacts du Sylvicole moyen ancien, à la Pointe-du-Buisson, Ritchie (1994) les place dans les assemblages de la culture Owasco, dans l’état de New York.

L’influence de la culture Owasco semble s’être atténuée rapidement pour faire place à la tradition Saint-Maurice. Ce style propre à la vallée du Saint-Laurent apparaît vers 800 A.A. Les vases de cette tradition ont généralement un parement décoré d’empreintes linéaires ou d’incisions.

Au Sylvicole supérieur récent, les contenants ont une panse globulaire, un col étranglé et un parement orné de crestellations. Le parement est décoré avec un motif géométrique formant des combinaisons complexes, jumelées à des ponctuations annulaires et des séries d’encoches. Certains vases sont même décorés de figures humaines stylisées ou de motifs ressemblant à un épi de maïs. Les outils en pierre sont rares dans les sites de cet épisode, mais on y retrouve parfois des pointes de type Madison.

La photo qui illustre ce billet est prise par Didier Helliet. Il s’agit d’une reproduction de poterie du Sylvicole supérieur récent, fabriquée par Michel Cadieux pour le compte d’Archéophone.


Neuvième d’une série de neuf billets sur la préhistoire des basses-terres centrales. La table des matières est accessible depuis l'introduction.

Références

Clermont, Norman et Claude Chapdelaine, 1982, Pointe-du-Buisson 4 : quarante siècles d’archives oubliées, Recherches amérindiennes au Québec, Montréal, 170 p.

Plourde, Michel, 2006, Étude sur les sites archéologiques caractéristiques de l’occupation amérindienne du territoire, Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 48 p.

Ritchie, A. William, 1994, The Archaeology of New York State, Revised Edition, Purple Mountain Press, Fleischmanns, New York, 357 p.

Tassé, Gilles, 2000, L’archéologie du Québec, Éditions Fides, 148 p.

Tremblay, Roland, 2006, Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs, Les éditions de l’homme, Montréal, 139 p.